Il nous reste encore beaucoup de sujets à éclaircir, d’archives à étudier et de nombreuses hypothèses à vérifier avant de pouvoir vous partager l’histoire exceptionnelle de ce moulin, en n’omettant pas de mentionner ses propriétaires successifs, ses changements de destination et ses activités diverses. Merci à toutes les personnes qui nous aident à collecter des informations, notamment l’ancienne propriétaire, Martine Chevallier, dont la famille était installée au moulin depuis 1891. En attendant, voici ce que nous pouvons vous raconter…
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Le Moulin de Semainville est situé à 91660 Méréville, dernier village de l’Essonne (91) au Sud, avant le Loiret (45), en pleine région naturelle de la Beauce. Il est à équidistance de Paris (N), Orléans (S), Chartres (O) et Fontainebleau (E).
LES PREMIÈRES TRACES DU MOULIN
Même si nous constatons l’existence de plusieurs bâtis sur la même parcelle que le Moulin de Semainville dans certaines archives cadastrales, les premières mentions textuelles du Moulin de Semainville semblent dater de la fin du XVIIIème siècle. Le bâtis a été modifié par la suite (ajout d’un étage, ajout d’un bâtiment attenant etc.).
UN lien fort avec le Château de Méréville
Une des vannes du moulin permet la mise en eau de la Grande Cascade du Domaine de Méréville (ci-dessous) via un aqueduc sous-terrain long de plusieurs kilomètres. À l’époque du chantier colossal de construction de ce jardin pittoresque, emblématique du type anglo-chinois, le château (et le moulin) sont la propriété du Marquis Jean-Joseph de Laborde, un des hommes les plus riches de France, conseiller et banquier de Louis XV. La conception de cet immense jardin et l’aménagement du domaine est confié aux plus grands artistes de l’époque, dont Joseph Vernet, François-Joseph Bélanger ou Hubert Robert. Comme tout le plan hydraulique du Domaine est intrinsèquement lié au moulin, nous nous prenons à rêver que Robert, un des plus illustres peintres du XVIIIème siècle, est venu au moulin pour élaborer et parfaire ses projets…
La rivière, la Juine, a été détournée afin d’alimenter cet acqueduc. Or, il y a les traces cadastrales de bâtis antérieures à la date de ce chantier de construction. Il y a donc fort à penser que le moulin était à l’origine une ferme, et que la meunerie n’est arrivée que par le fait de ce détournement. Le canal vouté par lequel s’écoule la rivière sous le moulin serait-il la transformation d’une ancienne cave ?
AU XX et XXI siècle
Le moulin a peu à peu perdu son office premier en devenant une scierie au début du XXème siècle, puis une pisciculture en 1952, dont la création a nécessité un chantier considérable pour transformer le terrain marécageux en un entrelacs de bassins et canaux sous-terrains. L’activité de la pisciculture a pris fin en 1989.
La nature a repris peu à peu ses droits et les anciens bassins bétonnés se sont couverts de végétation luxuriante qui a les pieds dans l’eau. Nous désirons préserver ce havre de paix, dans le respect de son histoire, mais également dans la protection de sa faune et de sa flore, si typique des zones humides.
Pour voir ce que devient le moulin, n’hésitez pas à consulter toutes les photos récentes sur notre Instagram, ou mieux, à nous rejoindre sur place à l’un de nos événements la saison prochaine (onglet “actualités”).